Episode 7 : La science pour guider l'action publique
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Publié le 25-06-2020
« Ici, le premier week-end post confinement, c’était du jamais vu ! Une circulation compliquée sur cette route, un stationnement anarchique prés de ce fronton du Mondarrain, proche du col de Legarre », glisse Nicolas Bernos, guide de moyenne montagne au pied de l’un des sentiers menant au Mondarrain. « C’est d’autant plus râlant qu’il il y a des panneaux d’interdiction de stationner, et des parkings dédiés au départ des randonnées dans les villages notamment. »
Désormais, des verbalisations sont dressées en cas de stationnement interdit et il n’est pas rare que des maires prennent des arrêtés dans d’autres villes et villages du Pays Basque concernés par ces comportements aux abords de sentiers très fréquentés.
En semaine, fort heureusement, le calme revient sur ces sentiers chers aux habitants des lieux et autres amoureux de cet environnement privilégié.
« Ici, c’est en quelque sorte mon jardin », sourit Nicolas en embrassant le panorama du Mondarrain. Il habite Souraide et, épris de nature et adepte d’activités sportives en montagne, il y vient régulièrement. Pour sa propre pratique sportive, se ressourcer ou accompagner des personnes en randonnée.
Nicolas Bernos fait partie de la vingtaine de guides de moyenne montagne du Pays Basque. Un passionné, comme l’atteste son parcours. Après un BTS gestion et protection de la nature obtenu à Saint-Palais, il passe sept ans au sein du Centre Permanent d’Initiative à l’Environnement Pays Basque à Baigorri. Chargé d’études et animateur nature, il y a acquis de solides connaissances naturalistes. Titulaire du diplôme d’accompagnateur moyenne montagne depuis 2015, il ne cesse de transmettre sa passion pour cette chaîne pyrénéenne, et tente à son niveau de diffuser les bonnes pratiques à adopter.
« J’aime à faire découvrir un site naturel, un massif, ce que l’on peut y rencontrer en termes de faune, de flore, ou même de traces anthropiques. »
Respect de la faune et de la flore
Son dada, c’est le respect de la faune et de la flore sauvage. « Et voilà typiquement le genre de situation qui m’agace », souffle-t-il, alors que passe sur le sentier un couple avec un chien non tenu en laisse. « Je comprends ce désir de liberté, mais ce qu’ignorent souvent les personnes, c’est que la course peut importuner des bêtes d’un troupeau. Avec le stress généré, elles peuvent cesser de s’alimenter, s’enfuir et chuter comme c’est arrivé sur Iparla. Certaines brebis peuvent même aller jusqu’à avorter ou avoir une crise cardiaque. Respecter les animaux, c’est aussi respecter l’éleveur, le berger et son activité. »
Idem pour les pottok, il ne faut pas leur donner à manger, ne pas trop s’approcher. Observer les animaux sauvages, notamment avec les enfants, c’est très bien. Mais à distance et si possible en silence, pour ne pas les perturber. D’ailleurs, « le silence » est un maître-mot pour ce spécialiste et amoureux de ces derniers espaces de liberté.
Au mitan de la randonnée, ou à l’arrivée au sommet, il aime à rappeler des principes simples. « J’invite les personnes à ne rien laisser sur le sentier, à ramener leurs déchets, y compris les déchets organiques. Car si tout le monde s’amuse à jeter ses pelures sur des sentiers très fréquentés, outre la pollution visuelle, ça risque de modifier le cortège floristique. »
Autre évidence selon lui : « Faire preuve de civisme en montagne, c’est aussi ne pas se mettre en danger, et ne pas mettre les autres en danger, je pense aux secours en montagne. »
D’où l’importance de bien préparer ses randonnées, de rester sur les chemins balisés et de faire appel à des professionnels (ils sont nombreux en terre basque) pour les accompagner sur des circuits plus difficiles. « Le civisme, résume Nicolas Bernos, c’est avant tout une question de bon sens, de respect de l’autre et de la nature. »
Retrouvez en ligne quelques bonnes pratiques à adopter en montagne.
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