Épisode 5 - Vivre en ville mais à la campagne

À Saint-Palais, ville de 2 200 habitants, les habitants louent le côté accueillant et chaleureux d’une commune à taille humaine. Comme Claire et Pablo, des jeunes choisissent de s’y installer pour profiter de cette vie de village à la ville.

Mise à jour : 30 juin 2025

Après avoir travaillé dans la restauration à l’étranger et sur la côte basque, lors de saisons, c’est à Saint-Palais que Claire Bonnefous, Bayonnaise de 31 ans, et Pablo Trigos, Argentin de 39 ans, ont choisi de s’installer pour y ouvrir leur propre restaurant et écrire un nouveau chapitre de leur vie. De la ville, ils ne connaissaient pas grand-chose, mais de suite, le charme de l’établissement « Au Platane » avec son cachet rustique, en plein cœur de ville face à la mairie, le dynamisme et le côté attachant de la cité de 2 200 habitants les ont séduits.

Vivre comme les Saint-Palaisiens

« Ici, tout se fait à pied, le centre-ville se vit en marchant ou à vélo. C’est une vie de village à la ville, avec des commerces de cœur de ville dynamique, une ville où les gens se parlent », apprécie Pablo. C’est ce qui les a marqués dès leur arrivée. Installés dans un logement en haut du restaurant, pris en location-gérance, le jeune couple se dit « charmé » par l’attitude des voisins : « Ils nous ont tout de suite proposé de l’aide, se souvient la jeune trentenaire. Nous n’étions pas habitués à cette entraide. » Ils aiment le brassage des générations venues sur cette place Charles-de-Gaulle, les jeunes, les familles, les pèlerins, nombreux, les touristes aussi, de passage à l’année. En vivant en plein cœur de la ville, ils entendent « vivre la ville comme de vrais Saint-Palaisiens » et profiter des nouvelles réalisations, ici une salle des sports rénovée, là une piste cyclable, demain un marché couvert. Comme eux, d’autres jeunes couples ont choisi d’ancrer leur avenir dans cette commune.

Pour une ville accueillante 

Jusque-là, « Saint-Palais comptait une population plutôt vieillissante, nous avons souhaité attirer progressivement de jeunes ménages », confie le maire Charles Massondo, désireux de cultiver le caractère accueillant de sa commune. Pour ce faire, des actions ont été menées afin d’enrayer les logements vacants, des programmes immobiliers ont vu le jour, tant privés que sociaux, avec des lotissements, des résidences. « Il y a un effet d’entraînement collectif. » Une OPAH (Opération Programmée d'Amélioration de l’Habitat) est en cours. « L’objectif est de proposer des solutions de vie aux habitants. » « Une ville accueillante et à taille humaine », c’est là le maître-mot pour la commune, confortée dans sa vision d’avenir par le dispositif « Petites Villes de Demain  ». « Avec ce dispositif, en plus de l’ingénierie permise, de l’aide apportée par Patxi Castagnet, le chef de projet du programme, nous avons pu ouvrir des portes, contacter des partenaires, voir ce qui avait fonctionné ailleurs avant de monter des projets. Nous avons pu conforter notre vision pour demain. »

Une quête de bien-être

Et l’avenir pour Saint-Palais, « c’est d’être cette ville d’accueil, via son patrimoine déjà », explique l’édile : avec la refonte de l’espace Chemin Bideak, qui rouvrira fin juillet et deviendra un vrai carrefour culturel et patrimonial pour les Saint-Palaisiens et les gens d’ailleurs ; la construction d’une salle pédagogique sur l’esplanade du fronton, la réfection du marché couvert, qui, « reconnecté à la place centrale du foirail deviendra un lieu de vie, chaleureux. » Pour dynamiser toujours plus le centre, outre les commerces de proximité, les logements disponibles, l’autre enjeu est de favoriser les mobilités douces. « Nous avons « enfourché » le dispositif vélo », glisse le maire. Près de 2,5 km de pistes cyclables ont été réalisés. Demain, l’idée est de relier les écoles au centre avec un tronçon dédié, piétonnier et cyclable. Pour respirer toujours mieux en centre-ville. Cette quête du bien-être guide aussi l’ouverture prévue vers la Bidouze, et le projet de réhabilitation et de végétalisation du parvis et de la halle aux cochons. « Saint-Palais est une ville minérale. Nous souhaitons renaturer l’espace, créer des îlots de fraicheur. C’est essentiel pour l’avenir. »

AGENDA - Un colloque pour repenser l’habitat rural

Le 7 octobre 2025, l’AUDAP organise une journée autour du thème « Habiter le rural ». Avec plus de 90 % de son territoire d’intervention situé en zone rurale, l’Agence d'Urbanisme Atlantique & Pyrénées (AUDAP) a fait des ruralités un champ d’exploration prioritaire. Pendant trois ans, une thèse accueillie par l’Agence a permis de mieux comprendre les logiques d’attractivité résidentielle dans des territoires comme la Soule. Cette dynamique de recherche se prolonge aujourd’hui à travers une nouvelle ambition collective : approfondir les connaissances, les mettre en débat avec les acteurs locaux et ouvrir la voie à des actions concrètes. Quels défis pour les territoires ruraux du Sud-Aquitain ? Comment imaginer l’avenir de nos villages en conciliant attractivité, qualité de vie et dynamiques locales ? Ce séminaire s’adresse aux élus et techniciens locaux. Il proposera des présentations inédites (INSEE, chercheurs, experts) sur les migrations résidentielles et les attentes des habitants, une table ronde politique avec des élus aux profils et enjeux variés ainsi qu’un atelier participatif pour imaginer ensemble des réponses concrètes aux défis ruraux. Des informations pratiques et un pré-programme détaillé seront disponibles à la rentrée de septembre. Bénéficiez d’un accès prioritaire en vous inscrivant ici dès maintenant Et pour explorer le sujet, vous pouvez également télécharger la Note #8 « Choisir d’habiter le rural : l’attractivité résidentielle des territoires ruraux »