La pièce chorégraphique Maxka’roa présentée à Saint-Palais fin novembre

« C’est la fin de l’aventure et la dernière occasion de découvrir le spectacle Maxka’roa, co-produit par l’association Berritza avec le groupe de danse Txingili’K », glisse le danseur et musicien Pette Jaragoyhen. Les deux dernières dates seront données au cinéma de Saint-Palais, les 29 et 30 novembre. « Un cadre idéal pour apprécier ce spectacle à voir de près », rebondit la danseuse Maider Arrossagaray. 

Au départ de l’aventure : l’envie de la jeune équipe de Berritza de poursuivre des productions de spectacles, dans la lignée de ceux organisés par le passé : Baküna Show ou Üda Batez. Pour donner vie à ce projet, l’équipe a donné carte blanche à Eneko Gil, jeune chorégraphe en vue d’Errenteria, et à la compagnie souletine Txingili’K.

Un processus de création porté avec les jeunes 

Le processus de création a été « mouvant », élaboré avec les danseurs. « Le chorégraphe s’est inspiré de l’univers de la mascarade et a envisagé les problématiques qui intéressent les jeunes souletins », indique Pette. « Eneko Gil nous a sondés sur nos peurs et nos désirs, poursuit Maider. Nous avons témoigné de notre inquiétude face au déclin de notre langue en Soule, au manque de garçons dans les groupes de danse, à la cherté des logements. Nous avons aussi parlé d’amour, d’attachement à notre culture et à notre identité souletines. » 

Le rituel des mascarades en est un pilier. Dans ce théâtre populaire traditionnel, deux mondes s’opposent : le sauvage et le civilisé, l’ordre et le désordre, les rouges et les noirs, le bien et le mal… Cette dichotomie a été le point de départ de l’histoire. « Le chorégraphe n’a pas cherché à associer deux styles, traditionnel et contemporain. Il a voulu prolonger le mouvement, en créant un troisième style. Il nous entraîne dans son monde, onirique », poursuit Pette. Sur scène, les danseurs dirigés par Eneko Gil et encadrés par Catherine Arçanuthurry, sont accompagnés des musiciens Jeremy Garat et Oihan Oliarj-Ines, des chanteurs Jean-Louis et Pascale Bidabe Aramburu.   

Sur Maxka’roa, le public ne doit pas s’attendre à entendre la xirula, ou voir les danseurs en costumes traditionnels. La liberté de création a prévalu jusque dans la conception des costumes, réalisés par les designers d’Owantshoozi, à partir de matériaux recyclés.  

En marge du spectacle, des « Masterklaz Xiberoa » ont été menées avec Iparraldeko Dantzarien Biltzara (IDB). Une semaine de médiation culturelle a également été organisée, émaillée de rencontres humaines, à l’image de celle organisée entre un Ehpad de Tardets et l’école de Chéraute. « Les masques qu’ils ont confectionnés seront associés à la décoration lors de la représentation de Saint-Palais », souligne Maite Irigoyen, coordinatrice de Berritza.