Je préserve la qualité des cours d'eau autour de mon exploitation

Vous êtes agriculteur et souhaitez diminuer l'impact de vos pratiques sur les cours d'eau et sécuriser l'abreuvement de vos animaux ? Suivez notre guide pratique pour vous lancer : conseils techniques, aides financières, structures d'appui, etc.

Mise à jour : 28 novembre 2024

Pourquoi préserver la qualité des cours d'eau ?

Au pâturage, l’abreuvement du bétail s’effectue très souvent directement aux rivières et ruisseaux. Cette pratique peut cependant avoir divers impacts négatifs sur l'environnement et l’activité agricole.

Contamination des cours d'eau

Les animaux qui accèdent librement aux ruisseaux défèquent et urinent aux abords et dans l’eau, principalement les bovins qui ont tendance à rester près des points d’eau en été. La matière organique et les éléments nutritifs présents dans les déjections animales s’ajoutent à ceux contenus dans les rejets domestiques, industriels et agricoles. Ils contribuent à l’altération physico-chimique des eaux et favorisent la croissance excessive d’algues et de plantes (eutrophisation). D’autre part, les excréments introduisent des organismes pathogènes (bactéries, virus, champignons, parasites) dans les cours d’eau et peuvent ainsi porter atteinte à certains usages : production d’eau potable, pratique de loisirs aquatiques (baignade, pêche, canoë…). Sans accès direct, les déjections animales sont maintenues sur les zones de pâture. Les organismes pathogènes et la matière organique sont ainsi plus facilement détruits ou transformés avant leur éventuelle arrivée au cours d’eau.

Propagation de maladies dans les troupeaux

L’abreuvement des animaux direct au cours d’eau favorise la propagation de pathologies à travers les excréments : mammites, diarrhée virale bovine (BVD) et leptospirose, tuberculose, salmonellose…

Baisse de rendements

Les animaux boivent moins lorsque l’eau est de mauvaise qualité, contaminée par des excréments, algues ou d’autres molécules, ce qui peut conduire à une baisse de la productivité, surtout en élevage laitier. De plus l'eau de mauvaise qualité peut avoir un réel impact sur la qualité du lait et donc sur la qualité de la production, surtout en élevage laitier.

Erosion des berges

Le piétinement des berges et l’absence de ripisylve conduit à la fragilisation des berges et à un risque d’effondrement en cas de crues. La surface pâturée est alors amputée, et sur de grandes parcelles avec un cours d’eau qui subit des crues importantes, cette perte de terrain peut représentée une surface non négligeable chaque année.

Perte de biodiversité

Le piétinement provoque la dégradation du cours d’eau, la disparition des habitats créés par la végétation et les racines et permettant l’accueil de la faune et l’altération de la qualité physico-chimique. Dans certains cas, les petits cours d’eau sont tellement endommagés que les poissons ou autres animaux aquatiques ne peuvent plus circuler. Les fertilisants et les matières organiques contenus dans les eaux de ruissellement ne sont plus filtrés ni consommés par la végétation.

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Illustration 1 Légende : Source dégradée par le piétinement et les excréments CAPB
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Illustration 2 Légende : Source dégradée par le piétinement et les excréments CAPB
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Illustration 3 Légende : Cours d'eau dégradé par le piétinement et les excréments

Quelles pratiques mettre en place pour protéger les cours d'eau ?

L'aménagement de clôtures et de points d’abreuvement 

Limiter l'accès des animaux au cours d'eau permet de protéger les berges du piétinement, de l’érosion, des déjections du bétail et d'éviter la propagation de maladies pour le troupeau.

Lorsqu’on veut mettre en défens les berges, il faut aménager des points d’abreuvement alternatifs. Et il n’y a pas qu’une solution unique ! Avant de positionner le point d'abreuvement, il faut prendre en compte plusieurs éléments : linéaire, topographie, état des berges, végétation, nombre de bêtes à abreuver, type de production, etc., afin de définir la solution la mieux adaptée à la parcelle. Il est possible de se faire accompagner par un technicien d’une structure compétente afin d’être sûr de ne pas faire d’erreur.

  • La descente aménagée, ou descente empierrée, permettant au bétail de s’abreuver sans rentrer dans la rivière ;
  • La pompe à museau, adaptée aux rivières possédant des berges hautes, permet d’acheminer l’eau à un abreuvoir qui actionne automatiquement la pompe sous la pression du museau ;
  • Les bacs d’abreuvements : permet d’acheminer l’eau de la rivière dans un bac d’une capacité entre 500 et 1000 litres selon la taille du troupeau. Le bac doit être disposé à l’ombre, sur un espace terrassé, et l’eau peut être acheminée selon le débit du cours d’eau par gravité, par bélier hydraulique, par une pompe solaire ou reliée au réseau électrique.

L'aménagement de traversées de cours d'eau

Il existe différents types d'aménagement qui permettent de préserver les berges et lit du cours d'eau du passage des animaux :

  • Le passage à gué, qui consiste à aménager un passage stabilisé, souvent situé sur un affleurement de roche mère, permettant ainsi au bétail de traverser le cours d’eau et de s’abreuver ;
  • La passerelle : les passerelles restent la meilleure solution de franchissement du bétail et des engins agricoles pour préserver les cours d’eau. Elles sont idéales pour les cours d’eau de petit et moyen gabarit ;
  • La buse : du point de vue inondation et respect du libre écoulement de l’eau, les buses augmentent le risque d’embacle. Il faut donc bien réfléchir à cette option, surtout sur des cours d’eau à fort débit. Mais si cette option se trouve être la plus adaptée, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide d’un conseiller technique, voire de se rapprocher des techniciens rivières de la CAPB afin d’obtenir leurs avis et conseils.
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Illustration 1 Légende : Bacs d’abreuvement en prairie CAPB
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Illustration 2 Légende : Installation d'une pompe solaire pour acheminer l'eau d'une source à des bacs d'abreuvement sur prairie @CAPB
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Illustration 3 Légende : Installation d'un puit en berge pour capter l'eau d'un cours d'eau @CAPB @FDdePêche64
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Illustration 4 Légende : Pompes de prairies @Fdpêche64
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Illustration 5 Légende : Installation d'un bac d'abreuvement alimenté par un puit en berge de cours d'eau @FdPêche64
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Illustration 6 Légende : Mise en défens d'un cours d'eau @CAPB
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Illustration 7 Légende : Aménagement d'une passerelle pour les animaux et engins à Hélette @FDdePêche64
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Illustration 8 Légende : Aménagement d'une passerelle pour le passage des animaux @SYMSOA

Composter les tas de fumier et installer une bâche de compostage

Le compostage est un procédé biologique de valorisation de la matière organique qui se décompose en deux phases : 

  • La dégradation : des bactéries aérobies décomposent de la matière organique fraîche à haute température. Elle va être lancée par l'effet du retourneur d'andain qui injecte de l'air au centre du tas. 
  • La maturation : transformation du compost frais, où des champignons synthétises de l'humus. 

Les avantages du compostage sont nombreux :

  • Rendre l'azote moins lessivable grâce à la transformation de l'azote uréique ou ammoniacale en azote organique ;
  • Assainir la matière organique des agents pathogènes parasites et des semences adventices, grâce à la forte montée en température ;
  • Rendre le fumier plus vite assimilable et mieux réparti au sol grâce à l’émiettement et l’homogénéisation ;
  • Faire baisser le volume des fumiers de 40 à 50 %, ce qui augmente la valeur fertilisante du compost ;
  • Désodoriser le fumier ;
  • Améliorer la dégradation du fumier dans le sol et ainsi la qualité du sol, sa structure, sa capacité de rétention d’eau et augmente la capacité de fixation des éléments nutritifs, sources d’aliments pour les plantes. 

Pour optimiser le compostage, la pose d’une bâche géotextile est préconisée. Elle protège le tas du soleil, du vent, des précipitations, et ainsi diminue l’écoulement des jus de compost dans les ressources en eau, et favorise les bons échanges gazeux pour la fermentation humique. La CUMA Agricompost organise des commandes groupées de bâche et fait de la prestation de compostage. 

Contact CUMA Agricompost : Nicolas Cachenaut - nicolas.cachenautcumafr - 06.86.67.32.48

La plantation de ripisylves et de haies

La ripisylve, c'est-à-dire les boisements qui bordent les cours d'eau, joue de multiples rôles : régulation de la température et dépollution de l'eau, protection des berges, et habitats pour de nombreuses espèces.

Planter des arbres et des haies sur ses parcelles en bordures de cours d'eau permettent d'épurer les eaux de ruissellement, de ralentir les crues, d'apporter de l’ombrage, et protéger et d'apporter de la biodiversité.

Entretenir les zones humides

Les zones humides contribuent à la qualité de la ressource en eau de par leur rôle de filtre naturel et d'éponge, qui leur permet de stocker l’eau et de la restituer en période sèche. Elles fournissent l'eau et la productivité primaire nécessaire pour la survie d'un nombre incalculable d'espèces de plantes et d'animaux.

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Illustration 1 Légende : Compostage de tas de fumier @CumaAgricompost @EHLG
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Illustration 2 Légende : Plantation de haies
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Illustration 3 Légende : Aménagement d'une passerelle pour le passage des animaux @SYMSOA

Qui peut m'accompagner dans mon projet ?

Pour plus d’information, un guide de la mise en défens et de l’abreuvement a été créé par la Communauté d'Agglomération Pays Basque.

Consulter le guide de la mise en défens et de l’abreuvement

Vous pouvez également consulter ce guide sur l'optimisation de l’usage de l’eau en maraîchage (PDF, 2,74 Mo).

Plusieurs structures locales peuvent vous accompagner dans la réalisation de votre projet.

Existe-t-il des aides pour financer mon projet ?

Avec le dispositif ErrekAgri, la Communauté Pays Basque finance des projets de préservation des cours d'eau jusqu’à 10 000 € d’investissements.

Découvrir le dispositif ErrekAgri

Des aides sont également disponibles ponctuellement dans le cadre d'appels à projets auprès de la Région Nouvelle Aquitaine ou de France Agrimer.

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