Érosion du littoral : retour sur les actions menées depuis 2023
5 décembre 2024
Message d'alerte
Vous êtes agriculteur et souhaitez diminuer l'impact de vos pratiques sur les cours d'eau et sécuriser l'abreuvement de vos animaux ? Suivez notre guide pratique pour vous lancer : conseils techniques, aides financières, structures d'appui, etc.
Mise à jour : 28 novembre 2024
Au pâturage, l’abreuvement du bétail s’effectue très souvent directement aux rivières et ruisseaux. Cette pratique peut cependant avoir divers impacts négatifs sur l'environnement et l’activité agricole.
Les animaux qui accèdent librement aux ruisseaux défèquent et urinent aux abords et dans l’eau, principalement les bovins qui ont tendance à rester près des points d’eau en été. La matière organique et les éléments nutritifs présents dans les déjections animales s’ajoutent à ceux contenus dans les rejets domestiques, industriels et agricoles. Ils contribuent à l’altération physico-chimique des eaux et favorisent la croissance excessive d’algues et de plantes (eutrophisation). D’autre part, les excréments introduisent des organismes pathogènes (bactéries, virus, champignons, parasites) dans les cours d’eau et peuvent ainsi porter atteinte à certains usages : production d’eau potable, pratique de loisirs aquatiques (baignade, pêche, canoë…). Sans accès direct, les déjections animales sont maintenues sur les zones de pâture. Les organismes pathogènes et la matière organique sont ainsi plus facilement détruits ou transformés avant leur éventuelle arrivée au cours d’eau.
L’abreuvement des animaux direct au cours d’eau favorise la propagation de pathologies à travers les excréments : mammites, diarrhée virale bovine (BVD) et leptospirose, tuberculose, salmonellose…
Les animaux boivent moins lorsque l’eau est de mauvaise qualité, contaminée par des excréments, algues ou d’autres molécules, ce qui peut conduire à une baisse de la productivité, surtout en élevage laitier. De plus l'eau de mauvaise qualité peut avoir un réel impact sur la qualité du lait et donc sur la qualité de la production, surtout en élevage laitier.
Le piétinement des berges et l’absence de ripisylve conduit à la fragilisation des berges et à un risque d’effondrement en cas de crues. La surface pâturée est alors amputée, et sur de grandes parcelles avec un cours d’eau qui subit des crues importantes, cette perte de terrain peut représentée une surface non négligeable chaque année.
Le piétinement provoque la dégradation du cours d’eau, la disparition des habitats créés par la végétation et les racines et permettant l’accueil de la faune et l’altération de la qualité physico-chimique. Dans certains cas, les petits cours d’eau sont tellement endommagés que les poissons ou autres animaux aquatiques ne peuvent plus circuler. Les fertilisants et les matières organiques contenus dans les eaux de ruissellement ne sont plus filtrés ni consommés par la végétation.
Limiter l'accès des animaux au cours d'eau permet de protéger les berges du piétinement, de l’érosion, des déjections du bétail et d'éviter la propagation de maladies pour le troupeau.
Lorsqu’on veut mettre en défens les berges, il faut aménager des points d’abreuvement alternatifs. Et il n’y a pas qu’une solution unique ! Avant de positionner le point d'abreuvement, il faut prendre en compte plusieurs éléments : linéaire, topographie, état des berges, végétation, nombre de bêtes à abreuver, type de production, etc., afin de définir la solution la mieux adaptée à la parcelle. Il est possible de se faire accompagner par un technicien d’une structure compétente afin d’être sûr de ne pas faire d’erreur.
Il existe différents types d'aménagement qui permettent de préserver les berges et lit du cours d'eau du passage des animaux :
Le compostage est un procédé biologique de valorisation de la matière organique qui se décompose en deux phases :
Les avantages du compostage sont nombreux :
Pour optimiser le compostage, la pose d’une bâche géotextile est préconisée. Elle protège le tas du soleil, du vent, des précipitations, et ainsi diminue l’écoulement des jus de compost dans les ressources en eau, et favorise les bons échanges gazeux pour la fermentation humique. La CUMA Agricompost organise des commandes groupées de bâche et fait de la prestation de compostage.
Contact CUMA Agricompost : Nicolas Cachenaut - nicolas.cachenautcumafr - 06.86.67.32.48
La ripisylve, c'est-à-dire les boisements qui bordent les cours d'eau, joue de multiples rôles : régulation de la température et dépollution de l'eau, protection des berges, et habitats pour de nombreuses espèces.
Planter des arbres et des haies sur ses parcelles en bordures de cours d'eau permettent d'épurer les eaux de ruissellement, de ralentir les crues, d'apporter de l’ombrage, et protéger et d'apporter de la biodiversité.
Les zones humides contribuent à la qualité de la ressource en eau de par leur rôle de filtre naturel et d'éponge, qui leur permet de stocker l’eau et de la restituer en période sèche. Elles fournissent l'eau et la productivité primaire nécessaire pour la survie d'un nombre incalculable d'espèces de plantes et d'animaux.
Pour plus d’information, un guide de la mise en défens et de l’abreuvement a été créé par la Communauté d'Agglomération Pays Basque.
Consulter le guide de la mise en défens et de l’abreuvement
Vous pouvez également consulter ce guide sur l'optimisation de l’usage de l’eau en maraîchage (PDF, 2,74 Mo).
Plusieurs structures locales peuvent vous accompagner dans la réalisation de votre projet.
Avec le dispositif ErrekAgri, la Communauté Pays Basque finance des projets de préservation des cours d'eau jusqu’à 10 000 € d’investissements.
Découvrir le dispositif ErrekAgri
Des aides sont également disponibles ponctuellement dans le cadre d'appels à projets auprès de la Région Nouvelle Aquitaine ou de France Agrimer.
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