La terre crue étudiée pour la construction durable

Bien que la terre soit l’un des plus anciens matériaux de construction, elle doit néanmoins répondre aux normes et exigences actuelles pour être utilisée. Comme le secteur du bâtiment doit innover pour réduire son impact environnemental, le réemploi de ce matériau traditionnel est étudié. C’est l’objet de la Chaire Constructerr' que la Communauté Pays Basque soutient à hauteur de 100 000 euros.

« Chaque terre est différente, c’est donc un matériau non standardisé. Le travail de la Chaire Constructerr porte justement sur la caractérisation des propriétés de la terre crue. C’est une approche performantielle qui permet de valider les caractéristiques du matériel sur des critères de granulosité, de type d’argile, de comportement à l’eau » explique Fionn McGregor, le titulaire de la chaire. C’est avec l’équipe du laboratoire SIAME de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour que les recherches sont menées.

Un projet d’expérimentation à Espelette

Expert de ce matériau, Fionn McGregor a effectué un doctorat sur la capacité tampon hydrique des briques de terre crue à l’Université de Bath au Royaume-Uni. Il a ensuite travaillé cinq ans à L'École Nationale des Travaux Publics de l'État (ENTPE) de Lyon comme chargé de recherche, toujours sur l’utilisation des matériaux de construction naturels. Fionn McGregor porte la Chaire Constructer dans un premier temps durant trois ans à Anglet, avec probablement deux années supplémentaires.

« L’utilisation de la terre crue dans le bâtiment est freinée par des problème de réglementation et de méconnaissance des décideurs. Mais elle a pour avantages d’être un matériau local et réutilisable avec des propriétés de régulation hydrométrique et d’interaction avec les polluants de l’air intérieur » précise Fionn McGregor. Les solutions innovantes et durables de la terre crue devraient être appliquées dans le projet de construction d’une crèche à Espelette utilisant de la terre récupérée sur place.