Pays Basque : un mois contre les violences faites aux femmes

« La lutte contre les violences est un axe fort du contrat local de santé Pays Basque. Celui-ci couvre à la fois les enfants, les adolescents et les femmes. Pour ce mois de prévention et d’information sur les violences faites aux femmes, nous avons absolument souhaité accompagner les acteurs mobilisés sur le terrain dans une communication commune et grand public », affirme Arnaud Fontaine, Vice-Président en charge de la Cohésion sociale, précarité, famille et santé à la Communauté Pays Basque.

Rompre le silence et accompagner

L’enjeu est de taille. Chaque année en France, 400 000 femmes sont victimes de violences de la part de leur partenaire ou ancien partenaire. Avec 15 féminicides en 2020, la Nouvelle-Aquitaine paie un lourd tribut et se classe en tête des régions les plus touchées. Au Pays Basque, 546 femmes ont été prises en charge par les associations en 2020, contre 448 en 2019.

« Les chiffres sont en constante progression », commente Émilie Pélissier, Déléguée aux droits des femmes à la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques. « Cela ne veut pas forcément dire qu’il y a plus de violences mais que de plus en plus de femmes appellent à l’aide et que nous devons les accompagner », précise-t-elle. Faire connaître les dispositifs proposés est au cœur des objectifs de la semaine de sensibilisation, organisée sur tout le territoire.

« Nous allons à la rencontre du public là où il se trouve, dans les centres commerciaux et même les cinémas, pour toucher l’ensemble des catégories sociales. Car contrairement aux idées reçues, toutes sont concernées », souligne Andrée Diarte, travailleuse sociale de l’association Atherbea qui accueille les victimes.

Une coalition de professionnels pour prendre en charge les victimes

L’événement va mobiliser toutes les structures du réseau Violence Pays Basque qui travaillent ensemble au quotidien pour accompagner les victimes. Car un des enjeux, « c’est de coordonner les moyens pour proposer un parcours cohérent », ajoute Andrée Diarte qui anime le réseau Violence Pays Basque depuis 2015. De la libération de la parole avec l’association Écoute Violences Conjugales, à l’accueil de jour et de nuit avec 40 places d’hébergement dans des appartements, proposé par Atherbea, en passant par les conseils juridiques de l’ACJPB et du CIDFF, le suivi médico-social proposé par le planning familial 64 et judicaire avec le parquet : chaque étape est prise en compte et coordonnée.

Au cœur du dispositif également : l’Unité de Victimologie du CHCB de Bayonne, porte d’entrée pour la prise en charge médicale des victimes, avec une équipe pluridisciplinaire de 10 spécialistes : médecin urgentiste, gynécologue, psychologue, pédiatre et assistance sociale. Cette unité assure également la formation indispensable des professionnels, avec la contribution des mairies et des partenaires locaux. Personnels de santé, de la petite enfance et aussi gendarmes, policiers : au total ils sont 1200 à avoir été formés pour mieux appréhender les mécaniques d’emprise et de violence. « Nous avons fabriqué un guide à partir de la parole des victimes, qui est très utile pour les professionnels », précise Sabine Borel, sage-femme de l’Unité de Victimologie.

Des animations destinées aux professionnels, comme les pompiers ou les agents de mairie, sont prévues lors du mois de sensibilisation aux violences faites aux femmes, pour renforcer toujours plus la coalition des acteurs du territoire engagés auprès des victimes.