Présence d'Ostreopsis dans les eaux de la Côte Basque : risques sanitaires et comportement à adopter

2022-07-09 (e)an argitaratua

Orrialde honetan

Des prélèvements d’eau et d’algues réalisés ces derniers jours dans les eaux et sur les macroalgues de la Côte Basque par la Communauté Pays Basque, IFREMER et RIVAGES PRO TECH, révèlent une forte augmentation de la concentration de la microalgue Ostreopsis (30 000 cellules/L), justifiant le passage à un niveau de surveillance quotidien. Cette microalgue, du fait des toxines qu’elle produit, peut affecter la santé des baigneurs, surfeurs, promeneurs, résidents et professionnels travaillant aux abords des plages, soit par la baignade ou par inhalation des embruns.

À ce jour, quelques cas isolés sont rapportés depuis la mi-juin dans le cadre d’une exposition prolongée.

Repérer la microalgue Ostreopsis

Invisible à l'oeil nu, la présence d’Ostreopsis se traduit parfois par un goût métallique de l’eau. Lorsque leur concentration est importante, elles peuvent se présenter sous forme de matière brune gélatineuse en surface ou en dépôts sur les rochers et sur les macroalgues.

Les symptômes qui peuvent apparaitre après une intoxication par Ostreopsis

Les personnes exposées à la microalgue, par la baignade ou l’inhalation d’embruns, peuvent présenter des symptômes grippaux/irritatifs ou cutanés qui sont généralement de faible gravité : toux, mal de gorge, nez et yeux qui coulent, saignements de nez, gêne respiratoire, fièvre, tremblements, douleurs musculaires, maux de tête, nausées, éruptions cutanées…etc. Ces symptômes apparaissent dans un délai de 6 h après l’exposition et disparaissent généralement sous 3 à 4 jours, sans complications.

A noter, la gravité des symptômes est similaire selon que les personnes aient été exposées de façon régulière à Ostreopsis (sauveteurs, restaurateurs, résidents…) ou de manière ponctuelle (touristes, baigneurs…). En revanche pour les personnes régulièrement exposées, le nombre et la durée des symptômes peuvent augmenter.

Les comportements à adopter face à la présence d’Ostreopsis

  • Après la baignade, il est recommandé de se rincer à l’eau douce (cheveux et corps)
  • Après la pêche, il est recommandé, comme avec tous les poissons de les éviscérer (même les petits) avant de les consommer, et de ne pas consommer les autres produits de la mer (mollusques, crustacés...) provenant de cette zone.
  • Les personnes fragiles (antécédents ORL, pulmonaires - asthme, bronchite chronique… -allergies, maladies cardiovasculaires - hypertension, arythmie, Accident Vasculaire Cérébral…- diabète…etc), ne doivent pas fréquenter la plage et ses abords. Elles doivent consulter un médecin en cas d’apparition de symptômes inhabituels ou appeler le centre antipoison.

Un médecin doit être rapidement consulté, en notifiant l’exposition à Ostreopsis, si les symptômes persistent (au-delà de 3 à 4 jours) et/ou s’aggravent : gêne respiratoire marquée (essoufflement, toux, douleur respiratoire...), douleurs musculaires, tremblements prolongés.

En cas d'apparition de symptômes possiblement liés à une exposition dans le cadre de votre activité professionnelle, n’hésitez pas à contacter votre service de Santé au Travail habituel.

Une fiche de signalement a été mise à disposition des médecins qui auraient à examiner des personnes intoxiquées. Cela permet à l’ARS Nouvelle-Aquitaine d’assurer un suivi sanitaire à la suite de signalements. Les médecins n’ayant pas reçu cette fiche, peuvent en faire la demande par mail à ars33-alerte@ars.sante.fr.

Les centres 15 (SAMU) doivent être contactés uniquement en cas d’urgence vitale.

En cas de symptômes inhabituels, le centre antipoison peut être consulté (05 56 96 40 80).

Programme mis en place pour suivre l’évolution de la présence d’Ostreopsis dans les eaux du littoral Basque

Un programme de recherche est en cours concernant Ostreopsis en partenariat avec l’IFREMER, Rivage Pro Tech, l’ARS, l’Agence de l’eau Adour Garonne et la Communauté Pays Basque comme chef de file. Il permet de :

  • Réaliser des prélèvements in situ afin de mesurer en laboratoire la présence d’Ostreopsis dans les eaux de baignade et au niveau des estrans rocheux
  • Mettre au point des méthodes de biologie moléculaire en laboratoire permettant d’identifier la ou les différentes souches présentes de l’espèce (Ostreopsis siamensis et Ostreopsis ovata)
  • Déterminer les conditions hydro-climatiques locales (courantologie, vent, température de l’eau…) en fonction desquelles Ostreopsis se développe
  • Définir des seuils d’alerte en fonction de la quantité d'Ostreopsis présente dans les eaux de baignade pour aider les élus à la décision dès cet été, en l’attente de recommandations nationales qui seront en vigueur à l’été 2023 et qui se baseront notamment sur ces recherches

Pour en savoir plus sur les conditions de baignade, téléchargez l’application KALILO.

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