Monter un dossier de gestion eaux pluviales pour mon permis de construire

Vous avez un projet de construction d’habitation individuelle, d’extension ou d’aménagement ? Intégrez la gestion des eaux pluviales le plus en amont possible de votre projet et constituez votre dossier de validation de projet de gestion des eaux pluviales à joindre à votre demande d’autorisation d’urbanisme.

Mise à jour : 27 novembre 2024

Recevable toute l'année

Etape 1: J'évalue le cheminement des eaux pluviales

Le chemin emprunté par les eaux pluviales est différent en fonction de la configuration des habitations et des terrains. 

  • S’agissant d’abord des toits, l’article 681 du code civil impose à tous propriétaires de prévoir un aménagement permettant aux eaux pluviales de s’écouler soit sur son terrain, soit sur la voie publique. Le code précise que ces eaux ne doivent pas être versées sur le fond voisin.  En pratique, il convient pour le propriétaire de canaliser les eaux pluviales des toits, notamment grâce à des gouttières, en vue de les orienter. 
  • S’agissant plus spécifiquement des terrains en pente, l’article 640 du code civil prévoit que les fonds inférieurs reçoivent les eaux s’écoulant naturellement, donc sans intervention humaine. C’est ce que l’on appelle la servitude d’écoulement des eaux.

Etape 2 : Je détermine les volumes d'eau à stocker

Pour déterminer les volumes d'eaux à stocket, je dois d'abord déterminer les surfaces imperméablisées sur mon terrain. Les surfaces imperméabilisées correspondent aux surfaces étanches, non perméables, qui empêchent l’infiltration naturelle de l’eau de pluie dans le sol (toitures, terrasses, accès, cheminement, parking...). En choisissant des revêtements perméables (surfaces sablées, pavées, sur dalle...) ou des surfaces régulées (toit stockant...), vous limitez les surfaces imperméabilisées et réduisez ainsi le volume d’eau à stocker.

Etape 3 : Je choisis la solution adaptée à mon terrain

Le raccordement au réseau public n’est pas recommandé et peut être proscrit dans certaines communes. Aussi, pour ne pas aggraver les écoulements des eaux de ruissellement, un dispositif doit être mis en place. Chaque système sera  étudié en fonction de la configuration des habitations et des terrains. 

  • Certaines communes sont déjà soumises à des plans de zonage pluvial qui, lorsqu’ils sont plus restrictifs, s’imposent aux règles d’urbanisme.
  • D’autres communes sont soumises uniquement aux règles inscrites dans les documents d'urbanisme et dans le code civil.

C’est à chaque propriétaire d’inclure le coût de ces travaux en même temps que son budget d’aménagement ou de construction. Il relève de la responsabilité exclusive du propriétaire de choisir les solutions adaptées à son projet, à la topographie de son terrain, à la nature du sous-sol. Il lui revient également de s’assurer de la bonne conception et réalisation de ces dispositifs privatifs conformément aux règles de l’art et à la réglementation en vigueur ainsi que de prendre les mesures pour garantir leur bon fonctionnement et leur entretien.

Vous pouvez demander conseil et soumettre votre projet de gestion des eaux pluviales auprès des guichets «Eaux pluviales urbainses » avant de déposer votre demande d’urbanisme.

Des solutions à étudier

  • Stockage et Infiltration à la parcelle ;
  • Stockage et raccordement du débit de fuite dans le réseau pluvial, s’il existe ;
  • Stockage et raccordement du débit de fuite dans le caniveau (sous réserve de l’autorisation du gestionnaire de voirie) ;
  • Stockage et raccordement du débit de fuite dans le fossé (sous réserve de l’autorisation du gestionnaire de voirie) ;
  • Stockage et raccordement du débit de fuite dans le milieu naturel (selon les modalités définies par la loi sur l’eau et uniquement pour les riverains propriétaires de cours d’eau).

Etape 4 : Je déclare le dispositif choisi sur mon terrain

Le dossier devra faire figurer les éléments relatifs à la gestion des eaux pluviales au travers des pièces suivantes :

  • le plan de situation du terrain ;
  • le plan de masse du projet : il distinguera les surfaces imperméables, semi-perméables et perméables. Il fera également apparaître l’implantation des dispositifs privatifs de gestion des eaux pluviales avec leurs caractéristiques et les surfaces collectées. Le cas échéant, le point de rejet ou de raccordement au réseau public d’eaux pluviales sera identifié ;
  • la note de dimensionnement des dispositifs de gestion des eaux pluviales. Le dimensionnement peut être intégré dans la notice descriptive du Permis de Construire ;
  • le plan en coupe du terrain et des constructions ;
  • le cas échéant, une étude de sol justifiant de la perméabilité du terrain pour tout projet présentant une gestion des eaux pluviales par infiltration à la parcelle. Dans le cas contraire, une demande raccordement doit être adressée au gestionnaire du réseau des eaux pluviales.

Les règles d'urbanisme à respecter

Pour télécharger les documents en vigueur sur votre commune, rendez-vous sur la page « Les règles d'urbanisme sur ma commune »

Etape 5 : Je reçois une autorisation

Une fois que votre dossier de demande d’aménagement ou de construction a été validé par le service instructeur, vous pouvez contacter une entreprise spécialisée pour la réalisation des travaux.

Questions fréquentes

A quoi sert un zonage pluvial ?

Le zonage pluvial est un outil de gestion des eaux pluviales à l’échelle communale et compatible avec les autres schémas. Il se traduit par la mise en œuvre, par bassin versant, de deux types de prescriptions spatiales de gestion :

  • Des mesures curatives permettant de remédier aux insuffisances capacitaires du réseau en situation actuelle et aux problèmes de qualité des milieux récepteurs ;
  • Des mesures préventives pour les zones d’urbanisation futures et pour les zones urbanisées existantes. Il s’agit de prescriptions de nature à protéger les personnes et les biens pour des périodes de retour d’inondation de 10 ans à 30 ans. Le zonage fournit ainsi les valeurs de débit à ne pas dépasser pour tout nouvel aménagement et de manière générale pour toute nouvelle demande d’urbanisme.

Toutes les communes ne sont pas soumises à un zonage pluvial, pour télécharger les documents en vigueur sur votre commune, rendez-vous sur la page « Les règles d'urbanisme sur ma commune ».

Quels sont les espaces de pleine terre de mon terrain ?

Un espace peut être qualifié de pleine terre s’il n’est le support d’aucun aménagement autre que les aménagements propres aux jardins et espaces verts, ni d’aucune construction, aussi bien au-dessus du sol qu’au-dessous du niveau du sol naturel sur une profondeur de 10 mètres. Il peut en revanche être traversé par des réseaux techniques aériens ou souterrains (ouvrages de compensation compris).

Concrètement, les espaces de pleine terre sont constitués des surfaces en herbe, plantés ou non, ou des surfaces dédiées à des aménagements paysagers.

Les surfaces aménagées semi-perméables (allées en gravier/concassé, dalles alvéolaires enherbées,) ne constituent pas de l’espace de pleine terre. De même, les terrasses en lames ajourées sur sol nu ne constituent pas d’espace de pleine terre.

Qu’est-ce que le débit de fuite de mon système de stockage et comment le calculer ?

Le débit de fuite - Qf est le débit qui s’évacue de l’ouvrage de stockage. Dans le cas de l’infiltration, cette fuite se fait par le fond de l’ouvrage en fonction de la capacité du sol à infiltrer les eaux (en fonction de la perméabilité du sol). Dans le cas d’un rejet au fossé/cours d’eau ou raccordement au réseau public d’eaux pluviales, la fuite se fait de manière régulée via un tuyau de diamètre relativement faible ou via un régulateur approuvé de type vortex.

Sur le territoire de l’Agglomération, le débit de fuite est fixé à 3 litres par seconde et par hectare imperméabilisé. Si après le calcul, le résultat donne :

  • Qf est inférieur à 0,3 l/s, le diamètre de l’orifice est fixé à 10 mm ; il sera nécessaire de respecter un diamètre minimal de l’orifice de fuite de 10 mm avec grille de protection
  • Qf est égal ou supérieur à 0,3 l/s, la régulation se fera via un dispositif agréé de type vortex. 

Le raccordement du trop-plein d’un bassin de rétention sur un collecteur unitaire ou pluvial est interdit. Les eaux de trop-plein de l’ouvrage de rétention doivent être gérées par débordement sur l’assiette foncière du projet, sans porter atteinte aux propriétés voisines ou aux voies publiques.

Est-ce que certains dispositifs peuvent donner droit à un crédit d'impôt ?

Divers équipements donnent droit au crédit d'impôt pour travaux dans la résidence principale, notamment les  équipements de récupération des eaux de pluie collectées à l'aval de toitures inaccessibles. La Communauté d'Agglomération Pays Basque aide à l'achat des récupérateurs d'eau de pluie.
Néanmoins, ces dispositifs de récupération et stockage des eaux pluviales pour réutilisation ne permettent pas de retenir suffisamment d'eau pour compenser les zones imperméablisées (ils peuvent être pleins lorsque la pluie tombe).