Les femmes de l’ombre mises en lumière

Les Bask’Elles, qui œuvrent pour les droits des femmes au sein de l’association Les Bascos, mettent en lumière et honorent les femmes oubliées de l’Histoire du Pays Basque. Le groupe a invité les collégiens et lycéens à participer à ce travail historique et civique dont les premiers résultats ont été dévoilés le 25 mai au siège de la Communauté Pays Basque.

Publié le 27-05-2022

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Elles s’appelaient Marie-Jeanne et Gracieuse Elissetche, résistantes et déportées revenues des camps, Clémentine-Hélène Dufau, artiste peintre, Victorina Garcia, l’une des dernières « hirondelles » de Mauléon ou encore Daniela Albizu, écrivaine en euskara. Elles font partie des 21 femmes méconnues de l’histoire du Pays basque que les Bask’elles présentent actuellement lors d’une exposition itinérante. Ni place ni rue du Pays basque ne portent leur nom.

« La finalité du projet des Bask’elles est d’attribuer des noms de femmes dans toutes les villes et villages du Pays basque. L’idée est de constituer une sorte de bottin, un who’s who de femmes remarquables ordinaires et extraordinaires, lequel présenterait des idées de noms de rue ou de place » explique Mathilde Lassalle, bénévole et coordinatrice pour les Bask’elles. Un projet soutenu de longue date par la Communauté Pays Basque.

350 élèves impliqués 

Courant 2021, le projet a été remarqué par des professeurs et des responsables de 16 établissements scolaires du Pays basque. Ils ont décidé d’y associer les collégiens et lycéens dans un « travail d’histoire et civique qui s’incarne dans des projets concrets » selon Aurélie Dongeux, inspecteur pédagogique régional de l’Education nationale. Un « label jeune » distinguera les travaux des élèves. 

« Ce label jeunes est attribué par le comité consultatif des Bask’elles qui comprend aussi plusieurs personnalités très impliquées dans le recherche historiographique et qui examinent tous les projets présentés par les collèges et les lycées » précise Mathilde Lassalle. Par petits groupes, ce sont 350 élèves qui ont rédigé une cinquantaine de portraits et plus de 1 000 élèves ont été associés au projet. Recherchant eux-mêmes des femmes à mettre en lumière, les élèves se sont appuyés sur les musées et centres culturels du Pays basque.

Le 25 mai, une dizaine d’élèves ont présenté le résultat de leurs travaux sous forme de diaporamas, de vidéos et même de bandes dessinés. Une vingtaine de portraits ont été exposés, d’autres sont à venir. « L’objectif de continuer à enrichir le bottin pour l’édition d’un ouvrage en 2023 » conclut Mathilde Lassalle. Mais déjà une « Place des femmes dans la Résistance » devrait prochainement être inaugurée à Bayonne.

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