Turbolab : une plateforme technologique pour les avions du futur
24 octobre 2024

Message d'alerte
Comme Pantxika Alvarez, ils sont nombreux dans les municipalités du Pays Basque à œuvrer au développement de l’euskara. Une mission que cette technicienne passionnée, qui a appris la langue sur le tard, conduit avec méthode. Elle nous raconte son quotidien et les projets qu’elle a pu faire avancer grâce à un réseau d’acteurs très impliqué sur le terrain.
Mise à jour : 7 mai 2025
Pantxika Alvarez est technicienne langue basque à la mairie de Saint-Jean-de-Luz. C’est elle qui est chargée de faire vivre l’euskara sur la commune. Une responsabilité presque inattendue pour cette quadragénaire énergique qui a appris le basque il y a seulement 5 ans. « Je venais tout juste d’obtenir mon diplôme professionnel de basque, quand j’ai vu l'offre d’emploi, se souvient-elle. C'est sans doute mon profil atypique qui a plu. Ça montre aux non-bascophones que c’est possible d'apprendre le basque, même tardivement. »
Proposer sans imposer
Lorsqu’elle prend les rênes du service en septembre 2021, la municipalité est engagée dans un Contrat de progrès avec la Communauté Pays Basque. Un dispositif qui permet d’accompagner financièrement et techniquement les communes à la mise en place d’une politique plurilingue, en basque ou en gascon. « La ville avait déjà travaillé sur la signalétique, l‘affichage et le site Internet mais il manquait une coordination d’ensemble, explique la responsable. Je n’avais pas vraiment d’expérience alors je me suis beaucoup inspiré de ce qui se faisait ailleurs. »
Pour créer une dynamique vertueuse, Pantxika Alvarez fait d’abord de la pédagogie en interne. Elle veut fédérer autour d’elle toutes les bonnes volontés. Ceux qui sont désireux d’apprendre la langue mais aussi tous ceux qui la maîtrisent déjà et qui peuvent mettre en place des actions. « Je me vois comme une facilitatrice, je suis là pour initier des projets mais pas les imposer. Les choses se font sur la base du volontariat. » Progressivement, la cheffe de file parvient à constituer un réseau d’une dizaine de référents dans les différents services de la ville. « A la médiathèque, au CCAS, au jardin botanique, aux serres municipales, au sport, à la culture », énumère-t-elle, en détaillant les nombreuses initiatives déjà engagées. « Il y a l’accueil du public mais on propose aussi des activités en langue basque, des ateliers, des animations, des conférences, des concerts. »
Une feuille de route pour revitaliser la langue basque
Parallèlement à ces actions sur le terrain, Pantxika Alvarez structure aussi la stratégie de la commune pour ancrer la politique linguistique au cœur de la cité luzienne. Une ville qui a un attachement historique à la langue mais qui accueille aussi beaucoup de nouveaux-arrivants. « Aujourd’hui, il y a un peu plus de 10% de la population qui parle basque, avance-t-elle. Il faut qu’on aille au-devant des non-bascophones si on veut progresser. » En 2023, elle crée une commission extra-communale de la langue basque pour rapprocher l’institution de tout le vivier associatif, éducatif et culturel, qui est déjà actif. « Ils apprécient d’avoir un interlocuteur direct à qui remonter leurs besoins. »
Grâce à l’accompagnement du collectif Plazara, elle engage aussi une concertation de fond pour créer un plan d’actions concret pour l’euskara, comme l’ont fait d’autres communes avant elle, à Biarritz ou Bayonne. « Un exercice passionnant », confie-t-elle, qui a permis de définir 14 engagements, « des principes assez génériques que tout le monde peut reprendre » avec, pour chacun, une liste de projets très pratiques à mettre en œuvre. Parmi les réalisations à venir, la commune projette notamment de créer un kit « Ongi etorri » pour faire découvrir la langue aux nouveaux habitants, de mettre en place des ateliers d’initiation à l’euskara dans toutes les écoles publiques ou encore de développer une cartographie des commerces et entreprises bascophones. « C’est un travail qui ne s’arrête jamais, il y a toujours de nouveaux projets à imaginer, c’est ce qui me passionne ! »