« Le chant polyphonique m’habite et me guide dans tous mes projets »

De son village natal de Chéraute jusqu’à Paris, l’artiste Laura Etchegoyhen trace un parcours singulier guidé par le chant polyphonique. Passionnée et solaire, elle vit la musique comme un partage. Portrait.

Mise à jour : 20 mai 2025

Laura fait ses premières armes musicales à Mauléon, au sein de la chorale Mendiz Mendi. Très tôt, elle ressent une attraction irrésistible pour le chant polyphonique. «C'est une forme musicale qui me touche au plus profond, qui m'habite et me guide dans tous mes projets», confiet- elle. Cette passion l’amène à explorer le chant sous toutes ses facettes : études au conservatoire de Bayonne, passage par Toulouse, puis Montréal où elle obtient un diplôme d'ethnomusicologie. Partout, elle puise de nouvelles inspirations, confrontant la tradition basque à d'autres horizons sonores.

Une artiste du partage Autrice, compositrice et multiinstrumentiste, Laura cultive l'art des rencontres musicales. En Soule, elle fonde avec sa soeur Lea le duo Etchegoyhen Ahizpak, un hommage à de grands noms du chant basque comme Etxahun Barkoxe. Au lycée à Bayonne, elle impulse le groupe vocal Bostgehio, qui marque son parcours. Avec cette formation, elle croise la route de François & The Atlas Mountains, figure de la pop indépendante franco-britannique, et intègre une scène musicale plus large. Elle accompagne des artistes comme Voyou, jeune talent de la pop électro française, ou encore Rone, connu pour ses compositions électroniques envoûtantes. Son talent de cheffe de choeur est recherché : elle collabore avec divers artistes de la scène indépendante (Cheveu, Zombie Zombie, Gaspard Augé) naviguant entre rock, électro et folk. 

Un répertoire audacieux et populaire 

Au Pays Basque, le public la connaît aussi pour son trio Les Cop(i)nes, qui revisite avec humour les chansons paillardes. «Ce n'est pas une provocation, juste une envie de redonner vie à ces chansons populaires avec dérision et musicalité», expliquet- elle. En 2023, elle orchestre un spectacle "à son image", fruit d'une résidence avec l’association Catach. Sur scène, elle réunit jusqu'à neuf artistes, dont Ekhi Lambert, Bostgehio, et son compagnon, le contrebassiste Oihan Oliarj-Ines. Un moment intense qui confirme son talent de passeuse d'émotions. 

Une artiste en pleine ascension

Les projets s'enchaînent. Elle contribue à la bande-son d'ouverture des Jeux Olympiques, au dernier album de Voyou en hommage à Henri Salvador, et travaille sur trois bandes originales de films, dont Mon Inséparable avec Laure Calamy. Puis, la vie prend un autre tempo avec la naissance de son fils, il y a deux mois. «Je marque une pause, mais je réfléchis déjà à la suite», confie-t-elle dans un sourire. Chanter, transmettre, rassembler : Laura Etchegoyhen fait vibrer les cultures et les coeurs avec une énergie contagieuse.