Suivi de l'algue Ostreopsis

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L’ANSES a publié son rapport de recommandations le 20 juin 2023. Elles ne sont pas encore traduites dans la réglementation qui régit les zones de bain. Ces recommandations sont, pour la majorité, déjà mises en œuvre sur le littoral basque. La Communauté Pays basque va même au-delà des préconisations. En effet, une méthode d’analyse moléculaire est déployée pour déterminer les espèces en présence dans les prélèvements, dont la souche toxique ovata, et leurs proportions relatives.

L’essentiel à retenir

  • Ostreopsis est une algue invisible à l’œil nu mais toxique pour l’homme.
  • Elle est apparue fortement à l’été 2021 sur la côte basque.
  • Elle peut provoquer des troubles ORL, respiratoires ou cutanés le plus souvent bénins.
  • Les personnes fragiles doivent éviter de se baigner ou fréquenter le bord de mer en cas d’alerte.
  • Au retour de plage, il est recommandé de prendre une douche (corps et cheveux).
  • Un dispositif de suivi et de prévention est mis en place sur le littoral basque.
  • Un programme de recherche lancé en 2022 vise à mieux comprendre le phénomène pour établir des seuils réglementaires.

Ostreopsis, c’est quoi ?

Ostreopsis est une microalgue invisible à l’œil nu qui prolifère dans les eaux théoriquement chaudes et calmes, près des littoraux rocheux. Elle est apparue de façon conséquente sur la côte basque à l’été 2021. Lorsque la concentration d’Ostreopsis est importante, des amas de matière brune gélatineuse peuvent être visibles à la surface de l’eau ou en dépôts sur les rochers et sur les macro-algues. Les toxines produites par Ostreopsis se dispersent ensuite dans les embruns et peuvent affecter les baigneurs mais aussi les personnes à proximité du bord de mer.

Quels sont les risques pour la santé ?

Les personnes exposées à la microalgue Ostreopsis, par la baignade ou l’inhalation d’embruns, peuvent présenter des symptômes généralement bénins tels que :

  • la toux ou des maux de gorge ;
  • le nez et les yeux qui coulent ;
  • des saignements de nez ;
  • une gêne respiratoire ;
  • de la fièvre, des tremblements et douleurs musculaires ;
  • des maux de tête, nausées ;
  • ou encore des éruptions cutanées.

Ces symptômes apparaissent dans un délai de 6h après une exposition, même ponctuelle, et disparaissent généralement sous 3 à 4 jours, sans complications.


A noter : le nombre et la durée des symptômes peuvent augmenter pour les personnes régulièrement exposées à Ostreopsis.

Quels comportements adopter ?

  • À votre retour de la plage, prenez une douche (corps et cheveux)
     
  • Après la pêche, il est recommandé, comme avec tous les poissons, de les éviscérer (même les petits) avant de les manger et de ne pas consommer les autres produits de la mer (mollusques, crustacés) provenant de cette zone.
     
  • Les personnes fragiles (antécédents ORL, pulmonaires - asthme, bronchite chronique, allergies, maladies cardiovasculaires - hypertension, arythmie, Accident Vasculaire Cérébral – diabète, etc.) ne doivent pas fréquenter la plage et ses abords, en cas de fortes concentrations.
     
  • Les personnes présentant des symptômes évocateurs (gêne respiratoire marquée, douleurs musculaires et tremblements prolongés) doivent consulter un médecin en notifiant leur exposition à Ostreopsis. Les centres 15 (SAMU) ne doivent être contactés qu’en cas d’urgence vitale. En cas de symptômes inhabituels, le centre antipoison peut être appelé au 05 56 96 40 80.
     
  • Les médecins renseignent une fiche de signalement pour signifier à l’ARS Nouvelle-Aquitaine les cas qu’ils diagnostiquent et permettre ainsi un suivi sanitaire en temps réel. Les médecins n’ayant pas reçu cette fiche peuvent en faire la demande par mail à ars33-alertears.santefr
     
  • Les professionnels en bord de mer qui présenteraient des symptômes possiblement liés à une exposition dans le cadre de leur activité doivent contacter leur service de Santé au Travail. Si vous êtes salarié, une déclaration d’accident du travail peut être effectuée auprès de l'Assurance Maladie. Vous trouverez les démarches sur le site Service public.

 

Quel suivi est mis en place ?

Il n’existe pas de seuil réglementaire de toxicité d’Ostreopsis comme ce peut être le cas par exemple pour d’autres pollutions marines (Escherichia coli, entérocoques, etc.).

Dans l’attente, un programme de recherchepiloté par le GIS Littoral basque et la Communauté Pays Basque, en partenariat avec Rivage Pro Tech, l’IFREMER, l’Agence de l’Eau et l’ARS, a été initié à l’automne 2021 pour mieux comprendre le phénomène et définir des seuils d’alerte qui permettent d’aider les élus à la décision.

Le dispositif de suivi sur la côte basque se déploie sur 5 plages qui sont caractéristiques des zones de développement d’Ostreopsis : des cuvettes rocheuses qui restent immergées à marée basse. Ces zones ont été définies en 2021 par des analyses conduites sur les 34 zones de bain du littoral et confirmées au cours de l’été 2024 par des nouvelles analyses sur l’ensemble de ces zones.

Il prévoit 4 niveaux de vigilance :

Suivi et actions mises en oeuvres pour Ostreopsis en fonction des niveaux de vigilance

 

Suivi environnemental

Actions mises en œuvre

Niveau de vigilance 1 (moins de 1000 cellules par litre d'eau)

Prélèvements mensuels dans la zone rocheuse sur 4 sites (Deux Jumeaux, Erromardie, Parlementia, Villa Belza)

Partage des données environnementales avec les partenaires du programme

Niveau de vigilance 2 (entre 1000 et 10 000 cellules par litre d'eau)

Prélèvements bimensuels dans la zone rocheuse sur 4 sites (Deux Jumeaux, Erromardie, Parlementia, Villa Belza)

Réunions de suivi mensuelles pour suivre l’évolution des données environnementales avec les partenaires du programme

Niveau de vigilance 3 (entre 10 000 et 30 000 cellules par litre d'eau)

Prélèvements bi-hebdomadaires dans les zones de bain sur 5 sites
(Deux Jumeaux, Erromardie, Cénitz, Parlementia, Port Vieux)

 
  • Réunion de suivi hebdomadaires pour suivre l’évolution des données environnementales et sanitaires par les partenaires
  • Message d’information aux usagers par l’Autorité Régionale de Santé
 

Niveau de vigilance 4 (plus de 30 000 cellules par litre d'eau)

Prélèvements tri-hebdomadaires dans les zones de bain sur 5 sites
(Deux Jumeaux, Erromardie, Cénitz, Parlementia, Port Vieux)

 
  • Réunion de suivi hebdomadaires pour suivre l’évolution des données environnementales et sanitaires par les partenaires
  • Message d’information aux usagers par l’Autorité Régionale de Santé
  • Notifications via l’application Kalilo et par voie de presse
  • Fermeture éventuelle des plages (sur décision du maire)
 

Comment être alerté ?

En cas de forte concentration d’Ostreopsis, des messages d’information sont diffusés par les autorités sanitaires (ARS), seules compétentes en la matière. La Communauté Pays Basque relaie ces recommandations en temps réel via l’application Kalilo et auprès des postes de secours pour l’ensemble des plages de la côte basque.

Téléchargez gratuitement l’application Kalilo sur Play Store et sur l’App Store.

Questions fréquentes
  • Puis-je continuer à fréquenter les zones de baignade ou les bords de mer en cas de forte concentration ?

    La promenade ou la baignade ne sont pas nécessairement interdites, sauf si un arrêté municipal est pris localement. En revanche, il est fortement conseillé aux personnes fragiles d’éviter de fréquenter les plages et leurs abords. Le port du masque ne protège pas des toxines d’Ostreopsis car il s’humidifie au contact de l’air marin ce qui réduit fortement son pouvoir filtrant.

  • Ostreopsis est-elle dangereuse pour les écosystèmes ?

    Nous savons qu’en cas de sur-prolifération, l’algue peut provoquer l’asphyxie du milieu dans lequel elle se développe. Mais ces effets dépendent de conditions hydro-climatiques locales (courantologie, vent, température de l’eau) encore méconnues. Les recherches en cours sur la côte basque visent justement à mieux décrire l’impact d’Ostreopsis sur le littoral basque.

  • Comment le public peut-il accéder aux données des prélèvements ?

    Les résultats des prélèvements sont communiqués directement aux autorités sanitaires et aux maires des communes concernées. Les données sont ensuite reportées sur cette page chaque semaine durant la période estivale et tous les mois hors saison. Les résultats communiqués couvrent les 7 plages suivies par l'étude du GIS Littoral basque. Attention : une plus forte concentration d’Ostreopsis dans le milieu ne signifie pas nécessairement un risque plus élevé. Les conditions climatiques, des courants, de la houle ont aussi un effet qui reste encore mal compris et qui est aujourd’hui étudié. 

  • Combien de cas d’infection à Ostreopsis ont été relevés en 2022 ?

    En 2022, environ 70 cas d'infection à Ostreopsis ont été remontés par les autorités de santé. A titre de comparaison, il y avait eu près de 700 signalements à l’été 2021.

    A noter : les niveaux les plus élevés de concentration relevés en 2022 sont d'environ 50 000 cellules/litres d’eau contre 400 000 en 2021.

À télécharger

  • Affiche de prévention de l'Agence Régionale de Santé, version FRpdf - 1 page - 1,77 Mo Télécharger
  • Affiche de prévention de l'Agence Régionale de Santé, version ENpdf - 1 page - 1,22 Mo Télécharger
  • Affiche de prévention de l'Agence Régionale de Santé, version ESpdf - 1 page - 1,21 Mo Télécharger
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